Le système dit des « 3 couches » est très populaire depuis de nombreuses années. S'il est valable dans les grandes lignes, il peut toutefois être largement perfectionné en raison de l'offre actuelle en nouveaux matériaux textiles.

J'organise depuis de nombreuses années des treks estivaux soit en moyenne montagne dans la zone en contact avec la haute montagne, soit dans l'Arctique, soit carrément en milieux polaires.
L'équipement vestimentaire ne doit surtout pas y être négligé.

NB : le Spitzberg, même en été, ne peut être considéré comme un lieu de randonnée estivale. Les températures de juillet et août restent très proches de +6°C. Donc de la moyenne montagne Alpine ou Pyrénéenne basse en automne.

 

Gardons la stratégie dite des « 3 couches »

 

Couche 1 : le sous-vêtement respirant...

La laine Mérinos a des propriétés de plus en plus reconnues parmi les pratiquant·e·s des activités.
Les tissus à seulement 150g / m² sont forcément moins chauds. Mais leur résistance à l'abrasion lors de portages de sacs lourds n'est pas satisfaisante.
Pour un prix identique, je préfère les vêtements en 200g/m². Ils font vraiment l'affaire jusqu'au Groenland où je randonne en été.
Au-delà de 200g/m², un sous-vêtement tient trop chaud en activité en été sous nos latitudes ou même au Groenland, en juillet-août.

... avec des manches longues

Pourquoi des manches longues ?
Réponse : essayez de faire des manches longues avec des manches courtes. Puis essayez de faire des manches courtes avec des manches longues. Et vous comprendrez pourquoi.
En effet, chaque personne doit assurer à tout moment sa propre thermorégulation. Le fait de pouvoir remonter les manches sur les bras pour se rafraîchir et de les baisser lorsqu'on ressent une sensation de froid est important. Je suis donc très dévaforable à l'usage de t-shirts à manches courtes puisque cela impose, en cas de trop fort soleil, de s'enduire de crème solaire pour se protéger.

... et un col zippé.

Toujours dans le même esprit, la présence d'un zip au niveau du cou est indispensable pour gérer la sortie d'air chaud humide venant du corps et le blocage de l'air froid de l'extérieur.
Chaque fois que vous avez un zip sur un vêtement (cou, mais aussi dessous de bras) vous pouvez vraiment affiner votre adaptation aux conditions météo pour éviter à la fois de stocker votre transpiration ou de vous refroidir.

Haute Randonnée dans le Tyrol

Une randonneuse marche sur une ligne de crête et laisse derrière elle un refuge de montagne dans les nuages

Pendant 9 jours, nous évoluons dans le Tyrol, non loin du site où le célèbre Homme Préhistorique Ötzi a été retrouvé momifié dans les glaces.

Trek
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En projet

Couche 2 : la SoftShell, couche déperlante, respirante et coupe-vent

Pendant longtemps, la 2° couche était par excellence l'indémodable « fourrure polaire ». Or, si ce tissu a de grandes qualités pour un prix vraiment abordable, la fourrure polaire n'est ni déperlante, ni coupe-vent. En outre, elle tient souvent trop chaud en activité. La fourrure polaire est donc trop souvent synonyme de transpiration à l'effort, sans protection contre le vent. Donc un problème davantage qu'une solution.

C'est pourquoi je préconise l'usage d'une veste dite "SoftShell". Elle s'oppose au nettement plus connu "HardShell", généralement incarné par la veste en GoreTex©.
La SoftShell est aussi respirante, MAIS elle déperlante (la pluie légère glisse dessus), elle n'est PAS imperméable. Elle peut parfois être "stretch", c'est à dire légèrement élastique afin d'épouser les formes et mouvements. Bienvenue dans le langage Globish de l'Outdoor.

avec une membrane WindStopper© de préférence

SoftShell n'est pas un matériau, c'est un concept. Assez marginal, il connaît des hauts et des bas depuis sa création car il semble peiner à trouver son public.
Les grandes marques le produisent avec plus ou moins de succès, du fait de la membrane utilisée.
En effet, pour être coupe-vent et respirante, la SoftShell doit posséder une membrane spéciale.
Mon expérience de plus de 15 ans me permet de conclure à la supériorité de la membrane appelée "WindStopper" qui est un dérivé de la célèbre GoreTex©.
En effet, les rares marques comme Millet© (1) ou Arcteryx© qui produisent de la SoftShell mais avec une membrane de leur propre conception n'atteignent pas le niveau de respirabilité notamment que la membrane WindStopper©
(1) Des modèles haut de gamme du français Millet© sont en WindStopper©

Trek estival au Groenland Est

Des randonneurs longent le fjord Sermilik chargé d'icebergs au Groenland Est.

Mettez-vous en plein les yeux ! Ce trek est organisé à partir de 3 sites exceptionnels de la région de Tasiilaq.
Nous approchons la calotte du Groenland et des glaciers de taille régionale qui coupent le souffle aux personnes habituées à nos glaciers alpins.

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Groupes

sans oublier la capuche

Dans un souci de gérer très rapidement la thermorégulation, une capuche également en WindStopper est indispensable. Elle remplacera l'usage du bonnet léger et pas toujours coupe-vent que vous avez au fond de votre sac et si difficile à retrouver au bon moment.
Evitez la capuche cachée dans sa fente zippée, en matériau léger. Elle s'avère rapidement moins efficace qu'un vrai bonnet.

des zips sous les bras et c'est complet

Toujours dans un souci de thermorégulation, les zips sous les bras vont permettre d'évacuer très rapidement la chaleur et l'humidité produite par le torse.
Pour ma part, j'ai opté pour le modèle Trilogy V Icon WDS JKT du français Millet©. Un modèle qui n'a malheureusement pas de zips sous les bras. Pour combler cette lacune, j'ai sollicité les services d'une couturière artisanale qui m'a posé des zips à double-tirettes.

Couche 3 : imperméable et respirante, la HardShell

Cette couche est la plus connue depuis plusieurs décennies. S'il existe nombre de membranes capables de rendre la HardShell respirante et imperméable, c'est le GoreTex© qui rafle la mise.
Les marques rivalisent de coloris, coupes, gammes... pour des prix pouvant atteindre la déraison.

Ne vous ruinez pas pour une veste en GoreTex©...

Pourquoi ?
Parce que l'usage des couches 1 et 2 telles que décrites plus haut rend le recours à la 3° couche en GoreTex© vraiment peu fréquent : pluie, neige, rafraichissement important... Pas la peine de dépenser une fortune dans l'achat d'une veste en GoreTex© si elle ne doit servir qu'occasionnellement.
D'autre part, il semble assez illusoire de vouloir résister trop longtemps à une pluie battante avec pour seule protection une veste en GoreTex©. Mon test de terrain en situation réelle de 2018 au Groenland Est me l'a rappelé. Après 3 heures, l'eau de pluie a fini par traverser une veste haut de gamme neuve.

Enfin, si votre veste en GoreTex© de 3° couche est vraiment imperméable, rappelez-vous que votre sac à dos, même recouvert d'une protection anti-pluie, reste exposé par la partie en contact avec le dos. Moins vous serez sous l'eau avec votre GoreTex©, plus longtemps vous et vos affaires resterez au sec.

Groenland - Trek en terres inuit

Deux randonneurs se tiennent dans un campement juste au bord du fjord Sermilik plein d'icebergs.

Nouveau programme 2024 : une itinérance la plus intégrée possible qui nous mêle à la population locale et nous offre des moments inoubliables de solitude dans des paysages à couper le souffle (des baleines). Les silhouettes de Paul Emile Victor, du fameux « Pourquoi Pas ? » du commandant Charcot ne sont jamais trop loin.

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Confirmé

...mais prenez la bien large...

Pourquoi ?
Une fois au camp ou en cas d'attente statique prolongée dans de mauvaises conditions, glisser une doudoune sous la veste en GoreTex© est une des meilleures solutions pour se réchauffer très efficacement.

Mon conseil à l'achat : apportez avec vous au magasin votre doudoune afin de vérifier que vous allez pouvoir superposer la veste en GoreTex©. Vérifiez que la doudoune ne sorte pas par les manches ou la capuche. Et qu'elle n'est pas compressée dedans, signe qu'elle ne peut rendre toutes ses qualités thermiques.

...et avec des zips sous les bras !

Pourquoi ?
Non, mais là, vous exagérez. Je l'ai expliqué plus haut pour la Couche 2.

La stratégie des « 3,5 couches »

 

En trek estival peu exigeant, à 2500m maxi, dans de bonnes conditions météo, 3 couches peuvent suffire. En revanche, lorsque nous évoluons au-dessus de 2500m voire 3000m ou en milieux polaires, les conditions météorologiques changeantes peuvent nécessiter de prévoir un autre couche.

A titre personnel, pour le refuge ou le camp du soir, je garde bien au sec dans mon sac à dos une couche de niveau intermédiaire entre le sous-vêtement en Mérinos et la SoftShell. A savoir une micro-polaire (col zippé, évidemment !). Elle permet de compléter le duo Couche 1 + Couche 2 en se glissant entre les 2. Lorsque le temps devient humide ou glacial mais que le port d'une veste en GoreTex© va, à coup sûr, engendrer de la transpiration, la formule Couche 1 + Couche 1,5 + Couche 2 est vraiment idéale.

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